La bêtise, c’est le choix. Non en tant que résultat (auquel on parvient par suite de contrainte, faute de mieux, obligation, réduction), mais en tant que principe. Est-il bien étonnant, à ce titre, que l’un des plus grands “intellectuels” français (JPS) ait fait du choix son fonds de commerce ? Le choix, c’est le refus de la vie, sa réduction à plus simple expression qui soit : oui ou non, toi ou moi, eux ou nous. La racine de la métaphysique la plus rance, la voilà. Qui désire vivre ainsi ? Qui désire vivre ainsi mérite sans doute de vivre (qui, en effet, ne mérite pas de vivre ?), mais n’a sans doute pas compris grand-chose à la vie. Libérés de la contrainte du choix, nous pourrions explorer des dimensions plus vastes, plus riches, plus belles de l’existence, dimensions dont le choix nous prive parce qu’il rétrécit la vie : ou bien ou bien. Ou bien ou bien, ce ne peut être que l’axe d’un raisonnement pour obliger l’alternative (ou bien ou bien) à montrer sa vraie nature, laquelle est médiocre, mesquine, mauvaise. Je suis si fatigué. J’ai pris froid (ce qui ne se peut pas) ou chaud (je ne sais pas). Et puis, j’ai mal dormi, cette nuit. Dans le noir, j’entendais tourner les oiseaux de mer, ils hurlaient de leur cri indigne, avec leur manie de se plaindre de leurs ailes lourdes, goélands qui sont, je crois, les véritables oiseaux de l’enfer, les harpies de la Méditerranée. Bonne nuit.