xx xxxxxxx xxxxx xxxx xx xxxx xxxxxxxx xxxxxxx xxxx xx xxxxx xxxx xxx xxxxxx xxx, c’était assez dégueulasse. L’écrire, je veux dire. Mais alors pourquoi l’ai-je fait ? Peut-être parce que je suis fatigué, que j’ai envie d’être normal. Un peu, au moins. Pourtant, quand je pense aux livres que j’ai réellement envie d’écrire, je me rends bien compte qu’ils n’ont rien de normal, que ce sont des monstres, dont ce journal est une des formes possibles, mais ce n’est pas un choix de différentiation, c’est simplement comme cela que je suis, c’est simplement cela que j’aime. Si écrire xx xxxxxx xxxx xxxxxxx xxx xxxxxx m’a paru dégueulasse, ce n’est pas tant ce que j’ai écrit que le contexte dans lequel s’inscrit cette écriture-là. Et pensant à cela, je me dis : « Le problème, c’est qu’il y a le monde réel ». C’est-à-dire : ce monde réel tel qu’il est, ici et maintenant. On n’y pense peut-être pas suffisamment souvent, mais le monde pourrait être tout à fait autre qu’il n’est, la terre ne s’arrêterait pas pour autant de tourner. Et ce n’est pas que ce soit décevant que le monde réel soit et qu’il soit comme il est (en tout cas, ce n’est pas ce que je pense en ce moment que j’y pense), c’est qu’il ne soit pas meilleur, que s’y produisent surtout des événements qui expriment quelque chose que je ne puis m’empêcher de tenir pour laid, repoussant, révoltant, voire, mais je n’ai pas vraiment envie de me révolter. Ce n’est pas ce que je cherche, plus de violence, plus de haine, mais plus de paix. Paix, non au sens de non-guerre, mais place, espace, temps, élargissement du champ perceptif, ampleur, latitude, possibilité d’attendre, bleu mer, vert pin, jaune et rouge venus d’ailleurs, couleurs primaires ou pas très éloignées de, pourvues d’une certaine précision chromatique, brume peut-être, aussi, au réveil, et quand elle se dissipera au cours de la matinée, l’émerveillement ira croissant. Et je sais que, bien souvent, je me fatigue moi-même parce qu’il me semble que ce que je veux, ce que j’aime, ce que je désire, je m’emploie aussi à la détruire parce que je ne parviens pas à ce stade où la paix n’est pas un état, pas une immobilité, mais une activité réelle, simplement conçue et perçue d’une manière absolument différente de la manière dont on conçoit et perçoit de nos jours l’activité (produire, détruire, produire encore). Alors que c’est absurde. Évidemment, c’est absurde. Comme il est absurde de désirer un événement, de le voir s’accomplir, et d’en haïr les conséquences. Nous sommes devenus les causes premières et ultimes de toutes les conséquences qui se produisent dans la partie de l’univers que nous occupons. C’est terrifiant. Jadis, le long de ce pourtour que j’aime tant, les êtres humains inventèrent plusieurs dieux à qui ils attribuèrent la causalité : ainsi, leurs actes ne faisaient-ils pas uniquement référence à eux-mêmes, mais s’inscrivaient dans une altérité étrangère, l’humain était inséré dans l’inhumain, le prochain participait toujours du lointain (dans l’espace et dans le temps), l’instant n’était pas séparé de la totalité du temps, l’action de la totalité de l’univers. Le champ perceptif, alors, c’est du moins l’image qui me vient à l’instant à l’esprit, les couleurs que j’évoquais à l’instant se distribuant dans l’espace et le temps, pouvait aller s’élargissant et non pas sans cesse se concentrant en un principe unique dont la puissance est nécessairement destructrice. Évidemment, on ne reviendra pas au temps d’avant la séparation cosmique (la séparation de l’humanité avec l’univers), les événements ne se répétant pas, l’histoire ne revient pas en arrière, mais n’est-il pas possible d’inventer une nouvelle forme de non-séparation cosmique, non pas d’unité (l’un, c’est le mal, l’expression vient de me venir à l’esprit), mais de multiplicité sans distinction, d’accord, de grande harmonie (toujours entendue au sens musical du terme) ? Après avoir écrit tout cela, xx xxxxxx que j’ai écrit xxxx xxxxxxx xxx xxxxxx xx xxx xxx xx xxxxxxx xxxxxxxxxxxx xxx me paraît moins dégueulasse, mais peut-être ne l’est-il pas. En tout cas, moi, je me sens moins sale. C’est déjà ça.

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