Petit chantier avance. Je disposerai dans quelques jours (si l’écriture continue à ce rythme) d’un premier brouillon à partir duquel je pourrai réfléchir à la suite à donner à la chose. J’ai déjà des idées à ce sujet. Car, en fait, tout est venu ensemble : la forme, la diffusion, tout. Mon idée serait de procéder comme je l’ai fait avec les deux premiers cahiers des habitacles, sous une forme plus artisanale encore, et qui s’installerait dans une durée plus longue. Qui me suivrait ? Je n’en ai aucune idée. Le développement serait différent : je n’imprimerai pas un nombre de cahiers défini, mais « à la demande », pour paraphraser le mode de diffusion du print on demand. En tout cas, c’est ainsi que l’idée de ces petits chantiers m’est venue : tout à la fois, le sujet, la forme, la diffusion, la durée dans le temps, l’impression, tout, et c’était cela, tout de suite, dans mon esprit, petit chantier, cette espèce d’économie minimale que j’avais commencée à mettre en place avec les habitacles avant de l’abandonner et de lui donner un autre cours grâce à la publication chez Abrüpt, sans qui, sans doute, la forme livre n’aurait jamais vu le jour. Pour les petits chantiers, c’est différent : si la forme livre doit voir le jour, ce ne sera que plus tard, peut-être quand j’aurai épuisé l’intention de départ, et l’envie qui va avec. Là, je cherche quelque chose d’autonome, d’ouvert, de léger, qui puisse permettre de coller ensemble des idées qui ne vont pas de soi ensemble, mais qui s’assemblent tout de même. C’est en tout cas ce qu’il se passe avec le premier petit chantier : des idées s’assemblent qui semblent ne pas avoir grand-chose de commun, mais qui pourtant fonctionnent ensemble, à la fois par la grâce de leur rapprochement (un hasard, un éclair de génie, on ne sait pas trop) et leur développement commun, comme un pas en suit un autre, une jambe l’autre, un pied l’autre pour marcher, en marchant. Marcher et en marchant signifient la même chose. Eh bien, c’est ce qu’il se passe : écrire et en écrivant signifient la même chose. Et le petit chantier est cette chose écrite sans présupposé qui s’invente d’elle-même, s’invente en se faisant, se fait en s’inventant, comme on voudra, mais se propose, se présente, s’impose d’elle-même, tout d’un bloc, sans séparation, telle qu’elle est, telle qu’elle devait être, telle qu’elle sera. Si c’est quelque chose, c’est une œuvre à part entière : ni livre, ni revue, un beau petit chantier.

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