9.3.17
Quelle branche de l’alternative serait la pire ? Que personne, pas même lui, ne se rende compte que ce qu’il fait est mauvais ou que tous s’en rendant compte le fassent quand même parce que ça marche ? Être un imbécile ou un escroc ? Et la converse, pour ainsi dire : Faut-il en faire la satire, la critique, au risque de perdre son temps, ou s’attacher à plus intéressant au risque de laisser les choses empirer ? Il faut bien adopter une attitude, au risque de ne plus rien faire du tout, et de finir comme l’âne de Buridan, qui meurt de faim et de soif la gueule entre ses deux auges, mais la question est toujours la même, simple et abyssale, il faut bien faire quelque chose, oui, mais quoi ?
Aujourd’hui, je crois que j’ai choisi de ne rien faire, ou presque. Enfin, je n’ai rien choisi du tout. Je ne peux pas dire, non plus, que j’ai envie de ne rien faire. Il faudrait plutôt dire que je ne peux rien faire. Mais le mot de pouvoir est encore trop fort. Non, la vérité, c’est que je ne pense qu’à une chose : me coucher et dormir, mais il va falloir attendre encore de longues heures. Pour passer le temps, je lis Sergi Pàmies et je prends des notes, mais je ne sais pas si c’est de lui ou de moi que je parle. Est-ce que c’est important de ne pas savoir ? N’est-ce pas plutôt cela qui est intéressant ? Si ce genre de phénomènes ne se produisaient jamais, cela voudrait dire que les livres n’ont aucune influence sur nous, ils nous laisseraient intacts.
Journée passée en somme à attendre le lendemain. — À Dax avec EB.