12.9.17

Cet après-midi, j’ai regardé Vivre sa vie de Godard, et j’ai trouvé sublime le parallèle entre Jeanne d’Arc et la prostituée Nana. C’est ce qu’il faudrait mettre dans la tête dans tous ceux qui ne sont pas capables de penser. Mais comme ils ne sont pas capables de penser, ça ne rentrera jamais. Et puis, un peu plus tard, après avoir couché Daphné, pendant que Nelly faisait la vaisselle, j’ai retrouvé dans mes notes, ces phrases que Jean-Pierre Léaud dit dans La Chinoise : « Oui oui, je pense qu’il faut être différent de ce que nos parents étaient. Mon père, par exemple, a lutté très fort contre les Allemands pendant la guerre. Et maintenant, il dirige un Club Méditerranée. Vous savez, ce sont ces grands camps de vacances qu’il y a au bord de la mer. Et ce qui est terrible, c’est qu’il ne se rend absolument pas compte que c’est exactement fait sur les mêmes schémas que les camps de concentration. » Est-ce que les jeunes gens veulent encore être différents de leurs parents ? Je crois qu’à partir de ce film, Godard a traversé une période de militantisme malheureuse, au cours de laquelle il ne lisait plus ni n’écoutait de musique (il dit ça dans l’entretien qui précède Les années Cahiers), mais la musique tient encore un rôle très important dans ce film (Vivavldi, RV 523, c’est aussi ce que j’ai écrit dans mes notes). Je n’ai pas grand-chose à ajouter, ce soir, à part une image que je n’avais pas notée en 2015, mais que je découvre en quelque sorte maintenant.

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