Ce matin, au réveil, il faut imaginer le choc, j’ai lu qu’il existait un test, le test de Bechdel, inspiré de Virginia Woolf, qui consiste à vérifier si, dans un livre (ou un film), on trouve des personnages féminins identifiables, si elles ont une scène entre elles et si elles y parlent d’autre chose que des hommes. Évidemment, ajoute la personne qui m’a fait découvrir (involontairement) l’existence de ce test, la majorité des œuvres de fiction du patrimoine échouent au test. Et alors ? Eh bien, ça, il ne le disait pas. Il ne disait pas s’il fallait brûler ces livres et ces films, s’il fallait les récrire, s’il fallait les mettre à l’index ou, comme après tout, le passé, c’est fini, s’il fallait tirer pour l’avenir la leçon de ces échecs répétés depuis l’aube de la civilisation et obliger désormais les auteurs à intégrer une scène de femmes entre femmes dans leur livre (ou leur film ou leur série télé ou leur bande dessinée ou leur opéra ou tout ce qu’ils peuvent bien vouloir faire), bref, leur faire passer le test de Bechdel avant autorisation de parution dans l’espace public. Mais on se doute que c’est quelque chose de ce genre qui travaille ces analystes, contrôler, vérifier, policer, censurer des fois que ça dépasse, des fois que ce ne soit pas à sa place.
Je passe ces derniers jours à lire les livres pour le prix. Je ne sais pas si je fais comme il faut, mais je fais comme je suis. Ce n’est pas le genre de prix où on achète les jurés. Dois-je le déplorer ? Non pour le prix, mais pour ma qualité ?
rouge jaune bleu mais pas toutes les couleurs un peu comme compter de 0 à 9 et réciter de a à z l’alphabet c’est vrai que tout est là comme le jour où j’avais montré à Daphné tout l’univers en écrivant toutes les lettres de l’alphabet et les nombres de 0 à 9 dans son cahier tout l’univers est contenu là mais ça ne veut pas dire que tu en as fait le tour même si tu peux tout raconter an object cannot compete with an experience ou bien le peut-il ?