5.1.18

Après deux jours de grand vent, le temps est de nouveau calme. Soleil. Le soleil est-il un remède ? Étrange question. Un remède à quoi ? À tout, je suppose. Mais ce n’est qu’une supposition. Comme si je disais à tout ce qu’il te faut endurer, quand même tu n’aimerais pas l’expression, pas plus que l’idée, évidemment, mais un remède quand même, à tout ce qu’il te faut bien endurer malgré tout pour vivre malgré tout. Si tu étais conséquent, je suppose (encore), si tu faisais preuve d’une certaine logique, tu aurais déjà déduit, en conclusion de l’étude de tes expériences, si étroites soient-elles en elles-mêmes, que ce monde ne vaut rien et, puisqu’il est peu probable que tu parviennes jamais à le changer, pas tout seul en tout cas (mais, pas de chance, c’est à peu près ainsi que tu es) qu’il vaut mieux ne plus le peupler, ni d’autres corps que tu contribues à mettre au monde, ni du surpoids de ton propre corps à toi, de ta propre existence, dont il vaudrait mieux le soulager, dans l’espoir qu’ainsi — il respirerait un peu mieux. Sauf qu’en fait, comme tu es conséquent, tu te trompes peut-être, peut-être que les prémisses ne sont pas les bonnes, mais ce sont les tiennes, alors pour l’instant, pour l’instant au moins, tu fais avec, comme tu es conséquent, dis-je, tu sais que tu ne ferais rien de bon au monde, tu ne lui ferais pas une fleur en plein hiver, le soulageant de ta personne. Or, être une fleur en plein hiver, je ne vois que ça.

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