8.4.19

Je fais des rêves débiles en ce moment. Est-ce à dire que ma vie intérieure est à l’image de ces rêves — débile ? Mais je n’ai jamais pensé que j’avais une vie intérieure. Ni même que cela existait, la vie intérieure. Par opposition à quoi ? La vie extérieure ? La notion de vie intérieure s’est probablement développée à une période de l’histoire où les libertés publiques étaient quasi nulles. Elle est aujourd’hui une manière de survivance d’un âge froid et cruel. Quel rapport avec mes rêves débiles ? Aucun. À moins qu’ils ne soient, à leur façon, le produit du présent. De l’époque à laquelle je vis. Je me suis endormi cet après-midi en lisant l’Homme sans qualités. Daphné faisait la sieste, je lisais, et je me suis assoupi sur le fauteuil où je me trouvais. Peut-être que la mort ressemblera à ça : un sommeil désagréable, plein de courbatures et de maux de tête, sur un fauteuil pas très confortable. Tout est possible. On n’en sait rien.

Fait intéressant : de plus en plus, ce que je pense se transforme en poème. Qui sont aussi des aphorismes étranges et des questions bizarres.

« “On ne peut en vouloir à son époque sans en être aussitôt puni”, tel était le sentiment d’Ulrich. »

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