je suis perdu

Je suis perdu
peut-être
mais il y a quelque chose
de plus que ce là-là
j’ai beau revenir
sur mes pas
j’avance
spirale du labyrinthe
géométrie sans destin
où un —
que je ne comprends pas
partout autour
de moi
il y a des hommes
insulte aux lèvres
qu’est-ce qui les pousse à être si laids ?
je les entends
qui crient
quand même je ne comprendrais pas
ce qu’ils disent
partout autour
de moi
il y a des hommes
pourquoi sont-ils
si laids ?
je regarde ailleurs
un peu plus haut
je crois
je vois des couleurs
j’entends des rêves
les morts râlent leurs vies
dans les époques sombres
y en eut-il d’autres
jamais ?
je voudrais en dessiner
les peindre
mais comment faire voir
les couleurs
à un peuple de daltoniens ?

Déclameur : ce texte est un extrait d’un ensemble plus long, un poème intitulé couleurs primaires (et partout c’est la guerre) toujours en cours d’écriture.