31.8.17

Le réel du réaliste, c’est le passé, la mort, la finitude, la dureté des chiffres qui parlent d’eux-mêmes, les faits indiscutables — on ne discute pas avec les réalistes ; on leur obéit —, là même où le réel n’est probablement qu’un possible parmi d’autres, une possibilité qui s’est réalisée, mais qui aurait très bien pu ne pas l’être, une utopie qui a échoué lamentablement et avec laquelle on se retrouve coincé en attendant d’avoir une meilleure idée, un mauvais moment à passer, ou alors un bon, ça dépend, une chance de pouvoir discuter ensemble, peut-être, un point de départ pour une conversation interminable, une histoire qu’on raconte à sa fille avant de lui dire bonne nuit, cent fois bonne nuit.