6.10.17

GC Lichtenberg

Le cosmos, c’est dans ta tête. Mais ta tête, elle, n’est pas toujours là où tu la crois.

J’avais oublié l’effet du vent à Marseille, comment il claque et la couleur de la lumière qu’il fabrique, mais il ne faut pas longtemps pour retrouver les sensations ; le corps n’oublie pas.

Lichtenberg : « L’homme débute par le principe que toute grandeur est égale à elle-même, et finit par peser le soleil et les planètes ; il dit qu’il est à l’image de Dieu, et boit là-bas avidement l’urine du Lama immortel ; il construit les pyramides éternelles, le Louvre, Versailles et Sans-Souci, mais observe avec ravissement une cellule d’abeille ou bien la coquille d’un escargot ; navigue autour du globe à l’aide d’une aiguille et reste là une année entière à observer une étoile ; ici, il nomme Dieu le premier moteur et là-bas, l’Immobile ; divinise ici des vers et des souris et, plus loin, ne croit en aucun dieu ; ici la lumière du soleil est le vêtement des anges et au Kamtchatka la fourrure du glouton. Cela m’a toujours plu chez l’homme, qu’il puisse élever le Louvre, les pyramides éternelles et Saint-Pierre-de-Rome, tout en considérant avec transport une cellule d’abeille ou la coquille de l’escargot. »