25.11.17

Est-ce que trouver vaine l’idée de lutter fait de moi quelqu’un de faible, de fatigué ? Peut-être. Mais je ne me sens pas fatigué. Au contraire, je me sens de moins en moins faible. Sauf que lutter, au sens d’une critique ponctuelle du pouvoir, qui n’est jamais qu’un commentaire de la petite actualité au jour le jour, qui pourrait s’en satisfaire ? Ne serait-ce que s’y adonner, c’est déjà se reconnaître une victime, dominée, toujours sur le point d’être abattue, mais qui sursaute de proche en proche chaque fois que les faits et gestes des puissants lui donnent l’occasion de réagir. Réagir, c’est être perdant. Systématiquement.

Tu médis. Tu ne dis rien.

Impérieuse nécessité d’inventer quelque chose de nouveau. Mais rien. — Moi, à vrai dire, si tout le monde s’en fout de moi, je peux vivre avec (n’est-ce pas, de fait, ce que je fais déjà ?), mais ne me demande pas de prêter attention au bruit vulgaire de ton époque. Ne t’étonne pas non plus si je t’ignore.