16.3.18

Ce matin, après avoir conduit Daphné à la crèche, j’ai filé la métaphore du barrage contre le fascisme. Et puis, je suis allé courir. Avec le soleil qui commence déjà à taper. 7 km en moins de quarante minutes. Pas trop mal pour un vieux tas de graisse comme moi qui a passé ses vacances à manger et boire. La métaphore ? Oh. Barrage donc lac mais personne qui n’apprend à nager. Je sais que c’est con. Mais ce n’est pas comme si les gens n’étaient pas prévenus. Ou alors est-ce que justement c’est ça ? La pensée est-elle à ce point annihilée que les gens ne s’aperçoivent pas de ce qui les attend avant qu’ils l’aient sous le nez — après coup, trop tard, quoi ? Les gens vont faire la grève, manifester. Oui, c’est leur droit. Mais c’est trop tard. Et on ne peut pas dire qu’on ne pouvait pas le voir venir.

Ce qu’il faut faire ? Rien. La grève permanente.

Cet après-midi, j’ai regardé Paterson de Jim Jarmusch. Au bout d’une demi-heure, j’ai pris ma guitare et je me suis mis à jouer Baby please don’t go et d’autres blues de mon invention. Paterson, ce qui est dommage, c’est que c’est un beau sujet. Moral, et tout. Un chauffeur de bus / poète, c’est une belle idée. Oui. Mais le traitement est tellement idiot. Comme si l’on ne savait plus rien faire que trouver des sujets. Et puis ? Et puis, plus rien. Plus d’idées. Alors que c’est tout l’inverse. Un poème, c’est une expérience. Pas un sujet. Un film aussi. Ou alors, ça ne sert à rien. Ce n’est qu’un film d’action. Et d’action, Paterson en est totalement dépourvu. C’est un sujet. Et puis, plus rien.

Nelly est rentrée de Paris. Je ne sais pas qui en avait le plus besoin — Daphné ou moi ?

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