1.4.18

Est-ce qu’on ne pourrait pas sortir de la politique ? Ne serait-il pas possible de ne plus faire de politique ? En un sens, il suffit de faire pour que ce soit politique (non c’è nulla che non sia politica comme disait PPP), mais faire quelque chose qui s’avère politique, ce n’est pas faire la même chose que faire de la politique, devenir un professionnel du pouvoir, avec en tête cette ignoble idée gouverner, obliger les gens à obéir. Le problème de la politique, c’est le gouvernement : qu’il y ait des gens qui veuillent gouverner, passe encore, mais qu’il y ait des gens qui veulent être gouvernés, comment est-ce seulement possible ? Posé ainsi, le problème apparaît dans toute son étendue, et les dégâts dans toute leur ampleur. La démocratie n’est qu’une variante du vouloir être gouverné dans laquelle on demande le consentement de tous (dégradé en consentement majoritaire, lui-même dégradé en consentement de la majorité des suffrages exprimés que, par un tour de passe-passe qui fait voir le fonds de la politique, on continue d’appeler volonté générale), demande que tous déclarent vouloir être gouverné, s’en remettent à quelqu’un d’autre, un et un seul pour des millions, pour décider de leur sort.

L’individu, en tant que tel, est ingouvernable.

Tout ce qui tend à gouverner l’individu (la politique) participe d’une entreprise de négation de sa spécificité.

La négation de la spécificité de l’individu est l’objet de la politique qui fait des masses avec des personnes, des foules avec des gens, du général avec du particulier.

Il faut abandonner la géométrie du pouvoir et investir enfin l’espace.

IMG_0757.jpg