4.2.19

2 ans jour pour jour et 977000 et quelque signes plus tard.

Ma maison d’édition à moi (ma samizdat) tient dans une pochette en tissu format A4, couleur : bleu, plus foncé que le bleu du ciel aujourd’hui, laquelle pochette se ferme avec un lacet. C’est ce que je viens de me dire à l’instant après avoir passé l’après-midi à imprimer le premier cahier de mes habitacles. 25 exemplaires. Et cette idée, enfin, cette conception-là de la chose faite, me réjouit. Alors, je me dis aussi, si étonnant que cela puisse paraître, je me dis aussi qu’il faut que je sois reconnaissant. Reconnaissant de tous les refus. Si je n’avais pas été refusé, en effet, je ne serais probablement jamais allé au bout de mon idée. Ce n’est pas une idée nouvelle, à vrai dire, mais je ne l’avais jamais menée à bien. Pourquoi ? Je ne sais pas. Cette fois, je suis allé au bout de la logique. Et c’est bien. C’est-à-dire : ça fonctionne. Et c’est bien quand quelque chose que tu fais fonctionne, quand tu t’aperçois que ça fonctionne. Est-ce que je ne vais plus faire que ça ? Je ne crois pas. Je ne crois pas qu’il faille voir ma samizdat comme ça, plutôt comme une nouvelle possibilité. Quelque chose en plus. Plus de sens. Plus de vie. Comment on dit déjà ? Ah oui, amor fati. Qu’est-ce qu’il faut pour aimer ce qu’il t’arrive ? Beaucoup d’idées, des ressources morales, de l’énergie par surcroît. La passivité, l’acceptation de ce qui vient, je ne pourrais pas, je le sais. Ce qui vient, il faut que je le fasse advenir. Sinon, je deviens fou. Tu t’imagines, accepter ce qu’il t’arrive parce que c’est le destin ? Nature molle. Naturel qui se rabougrit. Pour aimer le monde tel qu’il est. Plutôt mourir. Agir, même si c’est microscopique (à l’échelle de l’univers, toute action humaine n’est-elle pas microscopique ?), pour aimer la vie que tu fais, telle que tu la fais. Ou quelque chose comme ça, quoi.

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