une seconde peau

Est-ce que l’une appelle
quand l’autre sent
ou réciproquement ?
qui fait semblant
de jouir
les poings liés
les pieds entravés
il y a quelqu’un
qui se promène
sauf qu’il n’a pas
de nom
appels de phares
dans le rétroviseur
affaires d’hommes
pressés
histoires d’être
un peu plus
angoissé
je regarde la ligne
de démarcation
entre ici et nulle part
ou je ne sais où
c’est vrai qu’il m’arrive
souvent de faire
semblant
regarder au-delà
détourner le voir
personne ne me l’a demandé
non
c’est une habitude
façon détestable
de faire seconde nature
alors quoi ?
je ne sais pas
peut-être je devrais
me taire
ou bien dire
ça suffit
je quitte des yeux
la route
un instant
de trop
et le décor clos
devient comme
une seconde peau.

Déclameur : ce texte est un extrait d’un ensemble plus long, un poème intitulé couleurs primaires (et partout c’est la guerre) toujours en cours d’écriture.