Je renie tous les poèmes
aussi bien que tout
tout ce que j’aime
j’annule les rendez-vous
avec moi-même l’être
et son destin
je me fabrique des chevaux
de bataille
en haut desquels se jucheront
des nains
ivres et hagards
j’habite des idéaux bâtards
là-haut tout en haut de la montagne
froide et hostile
où se sont réfugiés
les dieux objets
de nos désirs objets
de nos haines de sujets
ils ont peur de nous
et de nos sirènes hurlantes
elles qui déchirent la nuit
moteurs à trop de temps
explosions nocturnes
allumés pour détruire la nuit
la première nuit de l’été
fraîche et de chair
ce matin
n’avais-je pas entendu
une cigale enfin ?
insecte au lyrisme spontané
pour qui ignore désormais
pourquoi il est
pour quoi il est
né.
Déclameur : ce texte est un extrait d’un ensemble plus long, un poème intitulé couleurs primaires (et partout c’est la guerre) toujours en cours d’écriture.
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