Je cherche ce que j’ai à dire mais ne trouve pas comment. Le dire. Peut-être que c’est indicible. Peut-être que je ne suis pas capable de le dire. Peut-être que ce n’est pas le moment. Peut-être que quelque chose ne va pas. Avec moi. Peut-être. Avec l’écriture. Chaque peut-être est un point d’interrogation, un trou que je ne veux pas combler, quand même je serais enclin à rejeter d’emblée telle ou telle option parce qu’elle ne fait pas partie de l’horizon que j’ai envie de parcourir. L’indicible. Mais si je le fais, si je la rejette, c’est une pétition de principe, et il ne sert plus à rien dès lors de chercher quoi dire et comment le dire, quoi faire et pourquoi. La vie semble plus facile quand on dispose de solutions prêt-à-porter, mais ce n’est pas vrai, ce n’est qu’une apparence. Si les apparences sont parfois trompeuses, celle-ci ne me semble pas l’être. Encore une apparence. Des apparences d’apparences sans être aucun. Est-ce là notre condition ? Probable. Or, si cela n’a rien d’une malédiction, et peut même être — dans certaines conditions — une chance, il ne faut pas être la dupe de cet état de choses. 20 personnes dans la rue et 20000 vues sur internet ou 200000, 2000000. Société du spectacle ou du voyeurisme ? À moins que la société ne soit précisément le spectacle, voire moins une société du spectacle qu’une société de spectateurs devant l’écran géant, général, de la vie en tant que vidéo diffusée. Ce n’est pas ce que je cherche à dire, mais c’est à cela que j’aboutis. Est-ce à dire que c’est ainsi qu’il faut que j’écrive : sans certitudes, en partant d’un, deux, trois points d’interrogation, ou plus, et suivre la courbe du signe, la parcourir dans un sens et puis dans l’autre. Évidemment, c’est une métaphore, et je ne suis pas sûr qu’elle soit bonne à quelque chose. Je cherche. Et nul ne cherche qui sait s’il finira par trouver.

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