Rien écrit
depuis dieusaitquand
le temps de s’effacer
tout a disparu
tant il faut d’amour
ou de distance
pour aimer l’amour
ou la distance
pour tenir sa place
ou la lâcher
je me fais des yeux
perpendiculaires au loin
ni raison ni tort
abord des rivages
inconsidérés
depuis que je suis né
tu sais me dis-je
depuis que je suis né
je parle une langue morte
et n’est-ce pas un privilège
de me pouvoir exprimer
en cet idiome putride ?
vertige de l’antiquité
je passe une vie à écouter
des locuteurs muselés
marmonner dans le verbe d’un autre
apogée linguistique
dans mon hypogée esthétique.

Vous devez être connecté pour poster un commentaire.