Comment ne pas aimer la beauté ? N’est-ce pas étrange de devoir se poser la question ? Et pourtant, elle se pose réellement, non ? Partout, la laideur s’affiche : dans les comportements des gens, dans les villes comme dans les campagnes qui disparaissent de plus en plus vite, de plus en plus profondément. Où faut-il aller pour échapper à la laideur ? Est-ce seulement possible ? Et à qui parler pour dire un peu la vérité ? Est-il étonnant de se sentir seul ? Ne le serait-il pas tout autrement de ne le pas ? Je cherche quelque chose à dire à quelqu’un qui pourrait comprendre, mais il me semble que c’est peine perdue. Y eut-il jamais une peine qui ne le fût pas ? Aussi, se tait-on. Sans saint à qui se vouer. Est-ce que j’exagère ? Autant que la vérité. Un sublime mas perdu au milieu d’une zone industrielle. C’est la forme du monde, la forme que prendra le monde désormais, et rien ne semble pouvoir échapper à cette implacable logique de la croissance urbaine. Avec la mère et l’enfant, nous marchons sur des sentiers qui traversent la Provence. À peine un peu de paix. De drôles de bruits montent depuis la rue. Quelles surprenantes bêtes que les humains. Le vent souffle de plus en plus fort. L’orage approche. Nous avons tout le temps de voir. Gardons le silence jusqu’à demain.

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