Rompues les promesses. Mais toujours du désir. Où est l’essentiel ? Façon de parler. Peut-être qu’à force de désir, les promesses finiront par se tenir. Qui sait ? Je cherche les yeux ouverts ou fermés la bonne manière d’exister. Existe-t-elle seulement, elle ? Probablement que non. Parfois, je voudrais consacrer ma journée à recenser, dénombrer, les phrases vides de sens dont on aurait dû se passer. Mais je préfère ne rien faire. Parfaite passion sans accomplissement aucun, pas même du néant. Je ne me souviens pas du visage de ce type qui est descendu de sa voiture, hier, s’est mis à hurler face à moi dans mon habitacle hermétique, descendu pour, mais pour quoi ? En découdre ? Mais avec qui ? Le fantôme de sa folie, de son délire ? Je ne sais pas. Je ne l’ai pas regardé. Je préférais ne pas le voir. J’attendais qu’il disparaisse. Le feu est passé au vert, ce qui a fait l’affaire. Je me souviens simplement m’être dit qu’il se couvrait de ridicule. Est-ce vrai ? Qu’est-ce qui fait que nous perdons pied, ne savons plus qui nous ni où nous sommes, sommes hors de nous ? D’où vient cette violence qui jaillit du fond des gorges, du fond des tripes, impossible à maîtriser, s’empare des membres, les met en branle ? Est-ce le monde qui nous rend comme cela ? Reprise éternelle des hostilités. Comme une spiritualité sans esprit. À quoi sert de croire, si croire détruit ? Ou ne croit-on que pour donner une justification supérieure à son désir de destruction de l’autre ? On fabrique des sens suprasensibles pour donner raison à son absence de sensibilité. Sommes privés de toute signification. En plus des visages pleins de haine et des mains couvertes de sang, ces êtres qui parlent, opportunistes herméneutes qui, sans amour, jugent les mœurs de l’autre, la mort des autres. Nous n’en finirons jamais, pas vrai ? Des images me reviennent à la mémoire, sans rapport avec ce que je fais, apparitions subliminales, je les admire, les oublie, certaines reviennent-elles plus souvent que d’autres ? Comment le saurais-je ?

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