Rien. L’image (le souvenir), peut-être, d’un coucher de soleil. J’envisage d’écrire une sorte de poème contemplatif qui se fondrait en quelque sorte dans le τί ἐστι de ce qu’il décrit et ne parviens qu’à concevoir de la colère. Que j’exprime — bêtement (j’insiste là-dessus : la bêtise). Et puis, la bassesse, aussi. Durant l’après-midi, pensant découvrir quelque chose qui m’aurait échappé, je relis des textes que je trouve mauvais, mais sans me souvenir si je les ai jamais trouvés bons. Comment savoir ? Dans l’impossibilité de redevenir celui que je fus (et puis, celui que je fus le savait-il ?), je ne puis me fier qu’à mon moi présent, fugace lui aussi, sinon fuyant. D’autant que, il me faut le dire, me devant à la vérité, ce moi-là, je ne l’aime pas. Il me tarde d’en devenir un autre, mais ne semble pas le pouvoir. Ou alors, cet autre non plus ne me convient pas. Est-ce que j’étouffe ? Au lieu de cette manière de poème lyrique en hommage à la Méditerranée, ses dieux, ses philosophes, ses héros, ses paysages, ses monstres, ses martyrs, je me contente insatisfait de l’élégie de moi-même. Voudrais laisser page blanche mais me sens coupable à l’idée de le faire, de ne rien faire. Pourtant, qu’est-ce que je fais d’autre ? Je cherche la Grèce de moi-même.

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