Retour à Marseille sans émotions. Guère envie d’être ici, je le pense, mais avant d’aller voir ailleurs, il me semble qu’il y a un certain nombre de choses à régler, avec moi, en premier lieu. À Paris, j’ai retrouvé des gens avec qui 1) j’avais envie de parler et 2) je pouvais parler effectivement. Chose qui, précisément, ne m’arrive plus depuis quatre ans que je suis ici, chose qui rend à son tour la vie insupportable, parfois, terne, souvent. Je suis fatigué, mais cela n’explique pas la nature de mes sentiments. Qu’est-ce qui l’explique alors ? Vaste question que la fatigue, donc, etc. Heureux de parler hier de Morton Feldman à la Philharmonie. J’aime parler en public — c’est étrange de formuler cette phrase ainsi, mais elle est vraie, littéralement. J’aimerais le faire plus souvent, j’aimerais en avoir l’occasion. Pour le reste, aujourd’hui, décidément, je n’ai pas les idées, trop fatigué. Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie de n’être pas fou, dit Pascal dans le train, et je le crois.

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