Beaucoup de tout
beaucoup de rien
toutes les différences égalent zéro
(= 0)
trop de tout
trop de rien
fatigué de la fatigue
je crois
j’ai la passion des étoiles mortes
des idoles humiliées et des héros défunts
tout le monde hurle
mais pour dire quoi ?
pas assez de silence dans les esprits
pas assez de vide qui les hante
trop de statues en pièces
et nulle part le désir du désert
la soustraction
quelque chose moins quelque chose moins quelque chose
et recommence encore une fois
le vent tire le ciel vers la couleur du lait maternel
mais en fait tout est gris
« tout est bouffonnerie »
à l’enfant qui désire
je tâche de faire sentir la frontière
entre le fantasme et la réalité
elle est belle si belle elle qui veut
mais cela ne veut pas dire qu’elle n’existe pas
la frontière
on peut la sentir
là et puis aussi là
dis-je en ne touchant rien des doigts
en ne montrant même pas
en fait il suffit d’avoir les yeux ouverts
et de regarder les choses en face
même quand elles sont
obliques
je note l’espace entre les choses
et cela
je l’appelle d’un nom étrange
pour qui y pense
le plus lointain est identique
à cela qui se trouve à portée de ma main
avec patience je m’attarde sur la chose
blanche et indiscernable
le κόσμος
de ma cosmologie
miniature
je ferme un œil et pas l’autre
(le gauche et pas le droit)
rapproche mon index et de mon pouce
et contemple toute l’étendue de quoi
se trouve entre ici et là
tout est pareil
me dis-je
moins pour y croire
que pour trouver le courage de respirer encore
éloquence des phrases belles
(belles comme l’enfant)
belles car désespérées.

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