9.5.22

Jette un coup d’œil — rien à voir. Est-ce surprenant ? Non, mais on pourrait s’imaginer. S’imaginer quoi ? Je ne sais pas, autre chose. Qui vaudrait mieux que ça. Oui, mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Il ne suffit pas de. Il faut encore. Encore quoi ? Difficile à dire, ce n’est pas comme ça que ça marche. D’accord, mais alors, comment ça marche ? Comment ça marche ? Sans comprendre comment ni pourquoi, je me retrouve dans les rues d’une ville où j’ai marché par le passé. Les couleurs sont claires, la luminosité, tout est là sans y être, j’y suis en n’y étant pas. Comment expliquer ce passage ? La grâce de l’esprit. Dehors, les instruments mécaniques saccagent l’univers : c’est l’entretien des espaces verts. Qui n’entretient rien du tout, mais conforme à des principes absurdes l’image de la réalité (la nature, c’est ce qui n’empêche pas les voitures de circuler). De fait, les ouvriers manipulent leurs outils comme on conduit une voiture : on fait rugir le moteur, on enfreint, on rend l’air irrespirable, le monde invivable. Pourquoi est-ce que je raconte ça ? Parce que le bruit est désagréable qui m’empêche de me concentrer. J’ai le doigt dans l’engrenage et quelqu’un a coupé l’électricité. À la surprise, c’est ce que je voulais ajouter, à la surprise, préfère l’étonnement. Qui rend sensible à la nouveauté. La nouveauté de quoi ? Mais la nouveauté de tout. Chaque jour, le même différent, le différent même. Et tout ce que tu voudras. Qui ne se sent prisonnier des mots parfois ? C’est vrai, les concepts semblent enfermer alors on se met à filer de grands coups de poing sur les idées pour qu’elles se plient à notre volonté. Comme si les idées étaient des parois ou des gueules à casser. N’importe quoi, elles n’existent pas, n’ont pas la solidité des murs, sont légères, fluides. Qui les observe, le voit : elles ont une physionomie changeante. Et si elles semblent rigides, c’est la responsabilité de qui parle. C’est celui qui dit qui l’est. Je ferme les, accueille le vacarme, j’ai faim.