cahiers fantômes

Pas un geste. (La chaleur, peut-être.) Personne ne bouge. Tout le monde garde le silence. Est-ce le fantasme du temps mort, une image bizarre que tu projettes sur un espace décharné, le charnier du monde, le charnier qu’est le monde ? 

Qui sommes-nous, nous qui ne sommes personne ?

Il faisait chaud, comme éternellement chaud. Dans les yeux de l’enfant, je vis une vie que je n’aurais pu prévoir sans elle, sans sa présence étrange, évidente et inouïe, banale et inédite, comme tout ce que font les êtres humains, souvent sans même le savoir.… Read More

Qui sommes-nous pour être ?

N’attends pas quelque définition de moi. Nous en avons fini de poser les choses dans l’être. Nous préférerions ôter plutôt, mais à quoi bon ? Et puis, qui sommes-nous pour vouloir, pour poser ou ôter, pour parler d’exister ?

Est-ce là ce qu’on appelle exister ? 

Exister là-dessus, qui le pourrait souhaiter ?

Je me dis : Imaginons un cadavre — quoi d’autre imaginer à la surface ? —, verrions-nous, au-dessus de sa chair pas encore putride en tout, quelque chose survoler ? Exister là-dessus ? 

Je me demandai : Qu’est-ce qui n’est pas mort ?  Et cela voulait dire moins : Qu’est-ce qui subsiste ? que : Qu’est-ce qui flotte encore ?

Serait-ce mentir alors ? Je ne voulais pas détruire le rêve de l’enfance. Je ne voulais pas lui dire qu’on aurait beau escalader le ciel, mon amour, on n’y trouverait rien de ce que l’on y cherche. Serait-ce qu’il n’y a rien à trouver alors ? Sans… Read More