Là où j’étais assis, devant ce mur bleu gris, je pensai à cette peur qui est la mienne, ma peur de chien, cette peur que personne ne m’entende plus, que personne ne veuille plus jamais m’entendre, cette peur aussi de n’avoir été personne qu’un imposteur, d’avoir fait illusion quelque temps, avec mon imposture, et d’être à présent démasqué, et donc seul, les choses étant enfin rentrées dans l’ordre (mais enfin, quelles choses et quel ordre ?). Et alors, il me sembla que je venais de retrouver un état que je n’aurais jamais dû quitter : quelqu’un parle tout seul et personne ne l’entend — personne n’a envie de l’entendre, mais il parle, non : il écrit quand même personne ne l’entendrait jamais, ne le lirait jamais. Qu’est-ce sinon, écrire ?

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