4.3.17

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Circa 70 pages tapées et quelque 160000 signes de l’histoire de la forêt, dont j’ai parlé avant-hier pendant l’enregistrement et ensuite à MD. Aujourd’hui, je pense à un exergue, mais ne sais quoi, au juste, du genre mi ritrovai per una selva oscura qui serait évidemment téléphoné ; et puis ce n’est pas vraiment le sujet du livre non plus. Peut-être d’ailleurs faut-il abandonner l’idée d’une citation en exergue pour laisser le texte lui-même plus libre, sans saint patron.

Écrit une lettre — une sombre histoire de peigne-cul —, hier, que je n’enverrai finalement pas. Après tout, après réflexion, j’en suis arrivé à la conclusion que je n’avais pas à prendre en charge les inconséquences des autres ; chacun s’occupe de ses affaires.

Se donner le temps d’être dans le livre, de percevoir des ramifications, des relations, des aspects, des phases, ajouter, corriger, façonner le texte. L’histoire de la forêt est aussi, pour moi, une expérience de ce genre, de la plastique textuelle, en plus de la signification et de l’écriture, une formation de langage, un corps qui prend forme, une histoire qui possède une dimension organique.

Dans un entretien, Samson François parle de sa recherche de la courbe mélodique, de son approche note à note des pièces qu’il interprète, attitudes qu’il lie à l’écoute de la musique : il ne joue pas uniquement la musique, il l’écoute dans le moment même qu’il la joue. C’est ce qui, me semble-t-il, rend ses interprétations si sensibles : il ne montre pas ses mains, mais ses oreilles.