Fini hier la relecture du premier tome des araignées, le même jour que le premier brouillon de la traduction du deuxième tome. En attendant donc le troisième, qui n’arrivera pas avant quelques mois. Maintenant, sans doute, une pause de quelques jours pour respirer, pour ne plus y penser directement, pour y penser indirectement, au contraire, en quelque sorte inconsciemment, une partie de moi se projetant déjà sur les lectures à venir, mais en silence.
Je ne suis pas un auteur. Pas l’auteur d’une loi, pas un auteur de bande-dessinée, pas l’auteur du premier essai contre La Valette. Je suis un écrivain. Enfin non, même pas. J’écrirais quand même il n’y aurait personne pour me lire.
Plusieurs idées en ce moment dont je ne sais pas quoi faire encore, évidemment, parce que je viens tout juste de les avoir et qu’il ne faut pas s’attendre à savoir quoi faire d’une idée au moment où on l’a, ni même juste après qu’on l’a eue, il faut leur laisser du temps, le temps de faire leur chemin, d’aller où elles veulent, car les idées, dire qu’on les a eues, c’est un bien grand mot, disons que c’est une façon de parler, il faudrait plutôt décrire cela comme ceci : dans le flux constant des idées, il y en a une qui semble avoir un peu plus de sens que les autres et que je retiens, ou non mieux : qui, du fait du supplément de sens dont elle jouit en comparaison des autres idées, se signale un peu plus manifestement et que l’on retient un peu plus facilement, les autres filent, s’échappent, peut-être reviendront-elles quand elles jouiront elles aussi de ce supplément de sens, mais en attendant, il y a cette idée et c’est celle-là qu’il ne faut pas oublier parce qu’il faut la laisser croître à sa façon en attendant d’en faire quelque chose.