Aujourd’hui, j’ai commencé un nouveau recueil de poèmes — qui connaîtra probablement la même fortune que le précédent — mais cette fois, je m’y prends mieux : je nomme le fichiers nouveaux poèmes décembre 2018. Tout un poème. De fait, je l’avais commencé la semaine dernière dans le train entre Paris et Marseille, mais je ne le savais pas encore. Est-ce que ça fait une différence ? Quelle importance ? La dernière fois que j’entendu un poète dire un de ses poèmes, en fait, c’était une poétesse (Est-ce qu’on dit poétesse ou poétrice ?), et je me suis demandé comment on pouvait écrire ça. Mais manifestement, tout le monde avait l’air de trouver ça très bien, il y a même eu un type dans le public qui a crié un peu comme on crie quand on assiste à un match de foot, après qu’elle a fini de dire son —————, alors moi je resté silencieux. Il valait mieux. De toute façon, je n’avais rien à dire. J’étais médusé. Sidéré, comme on dit sur BFMTV. Si c’est si mauvais la poésie, pourquoi est-ce que je me dis quand même tiens, ce serait une bonne idée d’en écrire ? Pour écrire quelque chose qui soit encore plus mauvais ? Compliqué quand même. Mais j’écris quand même, des essais, des poèmes, des contes, des romans, tout ce qu’il me passe par la tête. J’ai compté, et les quatre poèmes que j’ai écrits (3 aujourd’hui + 1 la semaine dernière) sont plus courts, par exemple, que cette page du journal (dans l’ensemble, c’est-à-dire, ils comptent moins de signes — n’oublie pas que c’est une obsession, chez moi, de compter les signes). Et pourtant, en un sens, j’y dis plus de choses. Enfin, c’est une façon de parler. Et puis, je n’ai rien découvert. On sait bien qu’un seul aphorisme peut dire plus de choses, infiniment plus de choses, que des logorrhées, les torrents de merde, qui se déversent sur nous à longueur de journées, dans le délire communicationnel le plus extrême. Mais, la poétrice, elle, elle n’avait pas l’air d’avoir compris ça, et ce qu’elle racontait m’a paru interminablement long et pas intéressant du tout. Mais les gens avaient l’air de bien aimer, il y en a même que ça a fait rire, enfin en tout cas il a ri, sonore, quelle horreur, les gens qui rient pour qu’on les entende rire, est-ce que je ris comme ça moi aussi parfois ? possible, mais il faut dire qu’on l’a déjà vue à la télé. Est-ce que mes poèmes pourraient passer à la télé ? C’est un critère d’exclusion — la télégénie : si ce que tu fais peut passer à la télé, tu es un traître. Et si, par hasard, tu ne l’as pas fait exprès, il ne te reste plus que ça à faire : SUICIDE-TOI.
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