11.2.19

Fini le cahier 2 de mes habitacles aujourd’hui. Je suis déjà en train d’écrire le 8 mais ils ne sont pas achevés, il leur manque encore quelque chose à chacun. L’écriture n’est donc pas linéaire, du 1 au n, mais par anticipations, retours en arrière, corrections, amendements, déplacements, sans jamais de plan, le plan s’inventant au fur et à mesure, dans la mesure où, même si tu as une idée de ce que tu vas faire, tu rencontres des contraintes sur le chemin du progrès, tu effaces, déplaces, refais, renvoies, reprends, laisses parce que, de toute façon, tu ne sais pas quoi faire d’autre, notes des phrases, des bouts de phrases, des expressions dont tu espères, attends quelque chose sans savoir quoi et dont tu ne fais pas forcément quelque chose, et caetera.

Il faisait beau aujourd’hui, mais ça n’allait pas ce matin. Le ciel était dégagé, mais pas mes idées. Aussi, suis-je allé courir. Il n’y a pas de lien de cause à effet, j’avais prévu d’aller courir, mais j’aurais pu renoncer, me laisser gagner par l’atmosphère dépressive du corps tout entier, mais non, je suis allé courir, et au bout de quelques kilomètres, pas trop, pas trop vite, histoire de ne pas épuiser l’énergie vitale, les idées étaient aussi claires que le ciel. Et littéralement, c’était ça. Le ciel, les idées, tout ça, bien en place. Je suis rentré à l’appartement, me suis assis au bureau sans attendre de m’être douché, et j’ai écrit un poème dont j’avais eu l’idée je ne sais pas comment, simplement à partir d’un mot, et puis j’ai fini le cahier 2 de mes habitacles.

J’ai déjeuné d’un bol de riz noir avec de l’huile d’olive et du sel, deux tranches de pain de mie complet, et c’était bon, et c’était bien. Il suffit de presque rien.

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