ce poème est mauvais

Les milliards de pages qui me séparent encore de la vérité,
n’y a-t-il que moi qui daigne y songer ?
Où est-ce que tout le monde est passé ?
Dans quel recoin sinistre de l’éternité ?
L’univers en extension, j’en suis sûr,
a le goût de ton con,
et je me perds à imaginer une façon moins crue,
moins singulière de le dire,
mais y en a-t-il ?
La vérité est à ce prix —
impossible, étrange.
« Mon Dieu, que ce poème est mauvais. »
Tu souris. Tu ne le dis pas. Mais c’est vrai.

— R.A. Singleton