embrasse l’existence

Artifices,
ou du dehors, le dedans,
mieux :
errances sur les boulevards,
qu’un bonheur de circonstance irradie.
Je m’étais dit : Ne te plains plus, embrasse l’existence,
mais faut-il pour ce faire renoncer
à la différence entre le bien et le mal,
le bon et le mauvais,
l’absence et le temps qui passe ?
En t’attendant, je me tais,
et griffonne ces mots dans mon carnet,
regarde par la vitre du café :
les véhicules défilent
auxquels je me sens étranger ;
— j’ai mal aux pieds, c’est vrai,
mais la vie,
n’est-elle pas à ce prix ?

— R.A. Singleton