Allant dans le jardin de la maison que nous avions louée pour les vacances afin d’y étendre sur le dossier d’un banc la serviette avec laquelle je venais de me sécher, ce matin-là, à demi nu, une sensation passa tout d’abord inaperçue. Je le compris après, quand je la perçus réellement. Quand elle arriva à ma conscience (mais est-ce ainsi qu’il faut le dire ?), je faisais quelques pas dans l’herbe mouillée du jardin. La rosée sous mes pieds, je ne l’avais pas sentie, mais elle était là. N’est-ce pas le destin des sensations de venir en retard, et ce que nous appelons conscience est-elle autre chose qu’un enregistrement de la latence entre le temps et nous ? Nous vivons une existence qui a déjà eu lieu sans nous. Mais nous ne lui courons pas après, non, nous la remarquons trop tard. C’est tout.

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