Si fatigué, je voudrais me coucher dans un endroit sombre et frais pour une éternité. Je pense cette phrase et me dis, avant de l’écrire, mais cela ressemble à la mort, tu ne trouves pas ? Si, je trouve. Alors pourquoi est-ce que, si ce n’est pas ce que je désire, la mort, comme je le crois, pourquoi est-ce que je l’écris ensuite, cette phrase ? Pas que pour le plaisir d’écrire des phrases, écriture qui, aujourd’hui, me demande des forces que je n’ai pas. Mais d’où viennent-elles ? Quoi ? Les forces qu’il te faut pour écrire et que tu n’as pas puisque tu écris. Je sors quelques instants dans l’espoir de me réveiller, et ne trouve rien dehors, qu’une chaleur que je trouve désagréable et le bruit assourdissant des cigales que la température de l’air réjouit. Pas moi. Quel temps fait-il à Paris ? Je me pose la question mais ne cherche pas la réponse, occupé que je suis à marcher et éviter les tombeaux roulants où je pourrais finir si je ne faisais pas assez attention (je ne file pas la métaphore, j’ai réellement le sentiment que cet automobiliste au volant de sa vieille Mercedes délabrée a essayé de me rouler dessus cependant que, traversant, je me trouvai sur sa route). Je laisse passer cette idée, gratte là où, autour des malléoles des chevilles, les moustiques m’ont dévoré (qui pourrait nier que ces femelles ont bon goût ?), extérieure droite, intérieure gauche, et puis regarde le temps qu’il fait avant que, empêché par mon activité frénétique, je ne décide d’aller me passer de l’eau fraîche sur les pieds, laquelle ne coule pas, mais tiède, à moi, ô Calendula ! Il fait 21°C et de rares averses ponctuent la journée ; — un temps selon mes désirs, il me faut bien l’avouer.

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