4.8.18

Levé trop tôt, ce matin, pour rassurer Daphné. C’est kitsch, je sais, hmais c’est ce qu’il y a de plus beau au monde. Tant pis pour la fatigue.

Est-ce que le fait de reconnaître qu’une proposition est kitsch la rend moins kitsch ?

Je suis tenté de répondre oui, mais n’est-ce pas simplement pour me rassurer ?

Il fait encore nuit quand je commence un nouveau conte. Ou une nouvelle histoire. Je ne sais pas comment il faut dire. J’aime bien le mot conte, qui est d’usage courant en castillan, je possède par exemple les Cuentos completos de Borges, mais qui a toujours une connotation puérile en français. En français, de toute façon, tout ce qui ne s’appelle pas roman est suspect, bon pour être mis à l’index. Et encore — il faut respecter des formes, sinon, tu es illisible.

Se lever trop tôt pour écrire. N’est-ce pas cela, la solution au problème de la vie ?

Pas littéralement — c’est un comble —, mais l’activité, s’attacher à quelque chose que l’on fait soi, quelque tâche dont la dimension esthétique acquiert une valeur morale, et réciproquement.

Chercher la lune dans la nuit noire.

Samuel, qu’avant la semaine dernière je n’avais pas vu depuis plus d’un an, m’écrit pour me dire qu’il est en train de lire la Vie sociale et qu’il trouve ça bon. Pourvu que ça continue comme ça, pensé-je, pourvu que ça continue comme ça.

La solitude n’est vivable que si tu peux la partager à plusieurs.

Mais combien ? Ça, non plus, je ne sais pas.

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