Ton pouls contre le mien,
et la marque rouge urticaire
que ta barbe laisse au creux de mon cou.
J’ai beau me dire, tu sais, je n’en aurai jamais assez,
je sais qu’un jour tout sera fini.
Et mon regard quittant ton regard pour la dernière fois,
pourrais-je considérer ton corps comme chose morte
— je voulais dire : souvenir —,
absence à remplacer ?
Je ne suis pas assez fort, tu sais
(et c’est à toi que je parle à présent),
pas assez fluide non plus,
j’ai des idées fixes, et chasse mes obsessions
par d’autres obsessions ;
mes poèmes, je les écris avec une gomme
tachée de sang,
regarde s’amenuiser mes chances devenir quelqu’un de bien.
Je voudrais être quelqu’un d’autre, quelqu’un comme toi, tu sais,
au lieu de quoi, je me rase tous les jours,
de peur de ne plus me ressembler.
Que cette vie est surprenante,
et en même temps banale.
Ne pourrions-nous nous en dispenser ?
Quelle musique cessent d’écouter les gens qui s’aiment
et celles qui ont fini de s’aimer ?
— R.A. Singleton

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